Je suis de la gen-Z. Celle qui est née avec Google, iPhone et Instagram. Je suis née en France, dans une petite ville privilégiée, juste à côté de Nantes. Je discute avec mes potes par sms ou messageries instantanées, me tiens informée par les réseaux sociaux ou les plateformes de vidéo à la demande, me déplace avec le gps de mon smartphone, me détends en regardant du streaming et me sers tous les jours de mon ordinateur pour mon travail. Je suis de la génération-Z, et j’ai du mal à imaginer que celles d’avant faisaient à peu près pareil, mais sans numérique.

Je suis d’une génération qui critique les insuffisances de la précédente, qui est née avec LGBTQ+, #metoo et l’éco-anxiété. Je suis de la génération qui payera et qui paye déjà les conséquences du tout-numérique.

Je suis de celles et ceux qui ne se rendent pas compte de tous les enjeux sociaux et environnementaux de ce monde virtuel. Mais ça, c’est pas une histoire de génération.

Au tout début…

Ce projet débute il y a un an tout pile, le 18 mars 2024, entre 2h et 3h du mat’. Je réfléchis à mon année prochaine, le master design & média, le mémoire, le PFE. Ils auront un lien avec le numérique responsable, évidemment, mais je veux qu’ils soient pertinents, ancrés dans la réalité.

En vrai, le projet naît bien avant. Avec un père informaticien je suis sensibilisée depuis petite aux enjeux du numérique, à ce qu’il a de plus beau comme de plus dangereux. J’ai aussi récupéré de ma mère un profond besoin de comprendre ce que j’utilise. Je choisis la spé informatique au lycée, justement pour mieux comprendre le numérique, comment l’utiliser, comment m’en prémunir. Et puis -mais c’est intrinsèquement lié- il y a mon besoin de découvertes, ma soif d’aventure, et le respect de la nature et des autres (là encore, les deux sont indissociables). Quand je me projette à devenir designer, c’est parce que je veux pouvoir réfléchir et concevoir des nouvelles manières d’habiter ce monde. L’école de Design me permet de développer mes outils physiques et intellectuels.

Ce 18 mars, n’est pas le début du projet, c’est l’assemblage de toutes les pièces qui le constituent.